Surveillance sanitaire : Gestion des données de santé en temps de pandémie, doit-on s’inquiéter ?
Dès notre naissance, nous partageons nos données personnelles avec différents organismes publics ou privés en Belgique : notre nom, notre état civil, le montant de notre salaire, mais aussi des données liées à notre état de santé. Si la circulation de ces données dites sensibles est nécessaire entre prestataires de soins pour que notre santé soit prise en mains correctement, la sécurité et l'anonymat de ces données doit être garanti pour protéger la vie privée et éviter les discriminations entre citoyen.es.
Aujourd’hui, dans le contexte de crise sanitaire et de numérisation de la société, les occasions et moyens de récolter ces données se sont démultipliés. Des nouvelles données qui doivent être protégées par le secret médical sont désormais captées via le système de tracing, le formulaire de localisation des passagers, les bases de données vaccinales… Le risque existe d'une centralisation massive et de nouveaux croisements de ces données personnelles. Se pose alors la question de la protection de la vie privée et de l'état de santé de la démocratie.
La Commission européenne a lancé en juin dernier une procédure à l'encontre de la Belgique pourinfraction grave au règlement général de protection des données. Pour cause, l'Autorité de protection des données (APD) chargée de veiller à la protection de nos données à caractère personnel est accusé de conflits d'intérêts au sein de son conseil de direction.
Quand je clique sur « je suis d'accord » pour que mes données de santé circulent de façon numérique entre hôpitaux, médecins, mutuelles, laboratoires et autres… Qu’est-ce que ça implique ? Où vont toutes ces informations ? A quelles fins ? Peut-on espérer une utilisation raisonnable de ces données, y compris de la part de nos gouvernements ? Les applications de e-Santé garantissent-elles l’anonymat et le respect de la vie privée ? Les mesures de collecte des données mises en place depuis mars 2020 pour lutter contre le coronavirus ne risquent-elles pas de perdurer après la crise ?
Avec Catherine Joe, journaliste qui a mené l’enquête participative "Hypersurveillance sanitaire” sur la gestion des données de santé en Belgique dans le cadre d’un dossier Medor.
Afin de respecter les mesures sanitaires, le nombre de places est limité, les réservations obligatoires et le port du masque requis durant la soirée. Le Covid Safe Ticket n'est pas demandé. Merci de votre compréhension.