Cet été, nos députés ont approuvé l’augmentation de 10,2 milliards d’euros du budget de la Défense belge. Ceux-ci s’ajoutent aux 9,2 milliards déjà prévus. Multiplication des effectifs, achats de nouveaux blindés et d’hélicoptères, investissement dans des nouvelles technologies de pointe, … Pour le ministre de la Défense, ces dépenses sont « indispensables ». Indispensables ? Quelle est la logique derrière ce renforcement massif des capacités militaires de la Belgique ?
Notre pays est largement perçu comme pacifique, pourtant, il intervient régulièrement dans des conflits militaires à l’étranger, au Rwanda, en Syrie, au Mali, en Afghanistan, en Lybie, … Les discours qui accompagnent ces interventions mettent en avant des objectifs humanistes : défense des droits humains, de la démocratie, etc. Vraiment ? Il semble que ces objectifs ne soient jamais atteints et les bilans de ces conflits systématiquement désastreux.
L’industrie de l’armement représente un business considérable pour le tissu économique wallon avec, entre autres, la FN Herstal, entreprise phare du secteur, dont l’unique actionnaire est la région wallonne. Au nom d’enjeux commerciaux, des armes sont vendues à des régimes autoritaires et coloniaux, sans que les pouvoirs publics ne semblent s’en émouvoir. Quelle place occupons-nous dans le commerce mondial de la vente d’armes ?
L’usage de la violence militaire est perçu comme étant nécessaire pour maintenir la paix et résoudre des conflits. Cet imaginaire collectif sécuritaire génère des guerres, lesquelles l’alimentent en retour. Et la boucle est bouclée. Comment penser les relations internationales autrement ? N’y a-t-il pas d’avenir sans guerre ?
Conférence avec Christophe Wasinski, Maitre de conférence à l’UBL notamment dans le domaine de la guerre et de la légitimation de la violence militaire, auteur du livre Rendre la guerre possible.